Musée virtuel du Canada

ENTREVUE DE PAUL MESSIER
Texte intégral

La baie de Lavallière c’est un marais aménagé de 21 km2 qui est situé en arrière de Sainte-Anne-de-Sorel au confluent de la rivière Yamaska et du fleuve Saint-Laurent. Ce marais a été aménagé surtout pour préserver la sauvagine et aussi c’est devenu une frayère pour le poisson. Il y a aussi des grenouilles qui vivent là. Au début quand on a commencé les études, des inventaires c’était juste pour cibler les endroits de reproduction. On s’est aperçu au fil des ans avec tout ce qui se passe que ces sites là sont devenus importants. Ils restent les derniers bastions pour ces espèces pour la reproduction. Les milieux adéquats pour les espèces disparaissent à un rythme effarant. Ces milieux-là ça vaut la peine de les conserver alors on met un peu plus l’accent sur ces inventaires.

C’est surtout la grenouille léopard qui vit dans la baie de Lavallière qui s’y reproduit et qui va aussi hiberner dans la baie. Il y en a une quantité industrielle. Ce sont des milliers de grenouilles durant le printemps qui chantent. Il y a aussi un peu de ouaouarons et de grenouilles vertes. Et plus on avance vers Saint-Robert et vers Yamaska on retrouve des rainettes. La rainette crucifère et la grenouille des bois aussi. Il y a eu quelques études au niveau du lac Saint-Pierre. Pourquoi le lac Saint-Pierre? Parce qu’il y a plusieurs tributaires qui arrivent là : la rivière Saint-François, la rivière Yamaska qui est une des plus polluées, la rivière Richelieu. Pourquoi faire ça au lac Saint-Pierre? On s’apercevait qu’il y avait peut-être une possibilité de malformations à cause des pesticides. On a fait une étude de deux ans. Durant ces deux années, on a essayé de trouver des malformations sur les grenouilles mais on n’en a pas trouvées. C’est une histoire à suivre… On a déjà travaillé sur les nectures tachetés parce qu’on voulait voir si ça pouvait être un bon bioindicateur justement dans le fleuve Saint-Laurent. On a capturé quelques individus. On a pris des prises de sang pour voir s’ils étaient contaminés. C’est une étude qui a eu cours en 1995. On a capturé un certain nombre de nectures et on les a passés au bistouri. C’est comme ça qu’on a pu voir qu’on pouvait s’en servir comme bioindicateurs. Ils étaient contaminés aux pesticides, aux métaux lourds.

Dans la baie de Lavallière, le reptile le plus commun, je dirais que c’est la tortue serpentine, la chélydre serpentine. Après ça, c’est la tortue peinte. Puis en dernier, c’est la tortue géographique. C’est tout nouveau. La petite tortue de pet shop, la tortue à oreilles rouges. On en retrouve dans la baie de Lavallière. On n’a pas de signe qu’elle se reproduit mais on en retrouve quelques individus. En fait, ce sont les gens qui achètent ça au pet shop. Quand elle devient trop grosse, ils la relâchent dans la baie de Lavallière. Elle est capable de passer l’hiver. C’est une tortue qui est quand même très agressive sur son milieu de reproduction. Ça peut être dangereux pour la tortue peinte qui est proche parente de la tortue à oreilles rouges.

En fait, la Société d’aménagement de la baie Lavallière elle son travail c’est surtout l’aide technique. C’est nous qui les amenons sur le site. Ils nous disent ce qu’ils veulent avoir. Nous autres on effectue le travail. S’il y a des captures à faire, on s’organise pour capturer tant de grenouilles et prendre des niveaux de contamination, des choses comme ça. Bien en fait, on fait un suivi sur les canards. On capture des canards et on leur pose des bagues pour faire un suivi sur la grippe aviaire. Ça sert aussi à établir les quotas de chasse. On travaille sur le poisson avec le Gouvernement du Québec pour leur faciliter la tâche pour entrer dans les milieux humides parce qu’ils ont beaucoup de problèmes les poissons en terres inondables. Alors, on travaille là-dessus aussi. On travaille aussi sur les plantes envahissantes. On fait des inventaires à travers le lac Saint-Pierre.