Le lac Saint-Pierre est vraiment idéal pour ce type de travail. La première fois que je l’ai vu, c’était vraiment étonnant. Je suis tombée en amour avec la place. Pas seulement parce qu’elle est très belle, mais aussi parce qu’il y a tellement de types de végétation aquatique différents. La végétation, c’est la place où le benthos on le retrouve le plus. Il y a aussi des milieux très différents du point de vue de la physique et de la chimie. Il y a différentes masses d’eau qui arrivent à travers les tributaires et à travers les Grands Lacs. Et alors, il y a vraiment… C’est un peu comme un laboratoire naturel parce qu’on peut dans le même lac trouver des milieux très différents et voir comment les organismes répondent à ces différentes conditions.
Alors, on a trouvé qu’il y a une relation très étroite entre le type de plantes, d’algues filamenteuses qu’on retrouve et le type de benthos qu’on retrouve. La rive nord est influencée par les tributaires qui viennent des Laurentides. Ce sont des eaux qui sont moins riches. Il y a une végétation différente. Il n’y a pas de cyanobactéries benthiques qu’on retrouve au contraire sur la rive sud et alors les types d’invertébrés sont différents. Dans la région sud, il y a des tributaires comme la Saint-François et la Yamaska qui apportent beaucoup de nutriments. On retrouve un grand développement de végétation aquatique immédiatement en aval de ces tributaires et là on a aussi beaucoup d’algues filamenteuses vertes. Les unes qu’on voit des fois flotter sur la surface. Ce sont des milieux très riches, très bons pour les invertébrés parce qu’il y a beaucoup à manger, beaucoup de nourriture, beaucoup de diversité. Par exemple, beaucoup de benthos utilise les algues filamenteuses pour se promener on pourrait dire. Alors, il y a vraiment une très grande diversité dans ce milieu-là. Après éventuellement, l’eau passe à travers ces grands lits de végétation et beaucoup de nutriments sont pris surtout l’azote pas tellement le phosphore. Et, on se retrouve dans une zone un peu plus en aval où au contraire il y a encore beaucoup de phosphore mais pas tellement d’azote. Et là, ça devient un milieu très favorable pour les cyanobactéries. les cyanobactéries ont la capacité de prendre l’azote atmosphérique et alors ont un avantage comparé au reste de la végétation qui a besoin de l’azote dans l’eau. Et dans ce milieu-là, nous trouvons sur le fond de grandes croissances de cyanobactéries benthiques, elles s’appellent Lyngbya, et beaucoup moins de plantes aquatiques, beaucoup moins de vallisnérie, de toutes les autres plantes aquatiques. Et, il y a aussi un très grand changement dans le benthos. Parce que le benthos a moins de substrat sur lequel vivre parce qu’il y a moins de plantes aquatiques. Et, on trouve dans les masses de Lyngbya, de cette cyanobactérie, il y a surtout beaucoup de Gammaridés.
L’importance d’étudier le benthos c’est parce que c’est la nourriture des poissons. Alors, on est train de voir si ça pourrait avoir un effet éventuellement sur les poissons le fait qu’on a beaucoup moins d’invertébrés par mètre carré du lac qui est dans la portion en amont.